Appelé ainsi en raison de son exposition au soleil, le vignoble de la Côte-Rôtie est le plus ancien et le plus septentrional des Côtes du Rhône. Aussi curieux que cela puisse paraître, il a failli disparaître. Au début du XIXe siècle, il s’étendait en effet sur 300 ha, dans les années 1950 il n’en restait plus qu’une quarantaine. La crise du phylloxera à la fin du XIXe siècle, puis les deux guerres mondiales ont failli avoir raison de lui. Devant l’impossibilité de trouver des marchés et de rentabiliser leur exploitation, les vignerons abandonnèrent peu à peu la vigne et la remplacèrent par des arbres fruitiers.
Le renouveau dans la région date des années 1980-1990 et aujourd’hui l’appellation Côte-Rôtie a retrouvé ses 300 hectares de surface plantée, avec l’essor de nombreux petits domaines indépendants. Toutes les terres viticoles sont à nouveau implantées. Essentiellement granitique (les côtes blondes), parfois schisteux (les côtes brunes), le terroir de l’AOC Côte-Rôtie est considéré comme l’un des plus extraordinaires de France.

En Côte-Rôtie, la Syrah prospère exclusivement sur des coteaux très escarpés, avec un mode de culture très particulier : la taille en gobelet. En raison de la forte déclivité des coteaux, chaque pied de vigne est associé à un échalas qui lui sert de tuteur. C’est une contrainte due au fait que la Syrah est un cépage à port retombant : elle a le défaut de pousser à l’horizontale, voire de se coucher au sol. Une fois qu’il y a des grappes, le bois se plie et elles touchent le sol. Autre particularité de la Côte-Rôtie: pour soutenir un cep, on utilise toujours deux échalas accotés en croix. Dans les appellations Cornas, Saint-Joseph et Hermitage, un seul échalas suffit.